
Dans les camps de déplacé·es de Mahmoudli et d’Areesha, situés dans le nord-est de la Syrie, l’accès à l’éducation est un défi majeur pour les enfants et adolescent·es ayant fui les violences. Depuis plus d’une décennie, la guerre a dévasté le pays, détruisant écoles et infrastructures, compromettant ainsi l’avenir d’une génération entière en la privant de stabilité et d’apprentissage. Face à cette urgence, Bibliothèques Sans Frontières et le Norwegian Refugee Council travaillent de concert pour préserver leur accès à l’éducation.
L’éducation, une urgence humanitaire
Déclenché en 2011 dans le sillage du Printemps arabe, violemment réprimé par le régime de Bachar Al-Assad, le conflit syrien a profondément bouleversé le système éducatif du pays. Des milliers d’écoles ont été détruites ou transformées en abris de fortune, et l’accès à l’enseignement reste limité dans de nombreuses régions. Selon l’UNICEF, plus de 2,4 millions d’enfants syriens sont encore aujourd’hui privés d’école, tandis que 1,6 million sont en situation d’échec scolaire ou menacés de déscolarisation. Malgré la fin du conflit et la chute du régime, les besoins éducatifs restent pressants, notamment avec le retour progressif des réfugié·es depuis les pays limitrophes – Jordanie, Liban, Turquie – et celui des déplacé·es internes qui tentent de regagner leurs villes et villages.
Dans les camps de Mahmoudli et d’Areesha, où vivent des milliers de familles déplacées, l’éducation demeure un défi quotidien. Une école est présente, mais elle ne suffit pas à répondre aux besoins de tous les élèves, faute de matériel pédagogique. Pour pallier ces lacunes, BSF et le NRC interviennent dans six centres éducatifs des deux camps en déployant 48 Ideas Cube, de petits serveurs informatiques transformés en bibliothèques numériques.