Projets - 1 juillet 2025

« Ma première bibliothèque » : des livres à soi pour nourrir le plaisir de lire des élèves défavorisés

Avec « Ma première bibliothèque », BSF souhaite éveiller le goût de la lecture chez les enfants issus de milieux défavorisés en France. Porté avec l’Éducation Nationale, ce projet contribue à lutter contre les inégalités d’accès aux livres – et donc scolaires – dès le plus jeune âge, en leur permettant de se constituer leur bibliothèque personnelle.

La lecture ne se résume pas à un simple apprentissage scolaire. Elle ouvre les portes de mondes imaginaires, stimule la créativité, développe le langage et la confiance en soi. Pourtant, de trop nombreux enfants grandissent sans livres à la maison, sans jamais franchir les portes d’une bibliothèque. Pour eux, la lecture reste associée à l’école, perçue comme une contrainte plutôt qu’un plaisir. Dans ces familles, les inégalités culturelles prennent racine dès la petite enfance, nourries par des difficultés économiques et sociales. C’est pour lutter contre cette fracture aux conséquences majeures sur le niveau scolaire que le projet « Ma première bibliothèque » est né en 2024*. 

2/3

Part des familles à faible revenu qui ne possèdent
aucun livre à la maison (Golden Steps ABA).

30 %

c’est la baisse des chances pour un enfant sans livre chez lui d’acquérir les compétences de base (OCDE, UNICEF).

Depuis la petite section de maternelle jusqu’à l’entrée au collège, près de 1 000 enfants, scolarisé·es dans des établissements de Mayenne et de l’Haÿ-les-Roses en région parisienne, ont été accompagné·es par BSF et les équipes éducatives dans la découverte du plaisir de lire. Pour ce faire, BSF a donné à chaque élève une dizaine de livres adaptée à son âge et ses goûts et fournit des fiches et vidéos pédagogiques aux enseignant·es et aux parents.  

Afin de personnaliser l’expérience, chaque enfant a d’abord rempli un questionnaire permettant de mieux cerner ses goûts de lecture. « Certain·es se sont révélé·es aventurier·es, d’autres amateur·ices d’humour ou passionné·es d’enquêtes » raconte Laura Théard, enseignante à l’école primaire de Saint-Aignan-sur-Roë. Bandes dessinées, romans, documentaires, albums jeunesse : à partir de ces profils, BSF a sélectionné cinq livres communs à toute la classe et cinq autres adaptés à leurs préférences, pour encourager un lien personnel avec la lecture. 

« Ce sont des livres qui ont quelque chose de magique. Ils permettent d’aborder différentes matières, de travailler de nombreuses compétences avec les enfants. Et surtout, ils leur ouvrent des portes : sur le monde, sur eux-mêmes, et même sur la manière de se sociabiliser. » Laura Théard. 

Impliquer les parents d’élèves

Dans les classes, l’accompagnement de BSF s’est déroulé sur plusieurs mois à travers des animations autour du livre, des lectures à voix haute, des rencontres avec des auteur·ices et illustrateur·ices afin de nourrir la curiosité des élèves et renforcer leur lien affectif avec les ouvrages.

Avec ce programme, les livres et leurs bienfaits franchissent les murs de l’école pour pénétrer au cœur des foyers où ils pourront devenir un vecteur de dialogue au sein des familles et des fratries et rapprocher les parents, l’institution scolaire ainsi que les bibliothèques. 

« Je trouve ce projet super ! En tant qu’association de parents d’élèves, on voit bien que certains enfants n’ont pas la chance de pouvoir lire à la maison. Ce projet, c’est une vraie opportunité pour eux. Et je pense qu’il peut même avoir un impact sur les parents. » Sonia, membre de l’Association des parents d’élèves de l’école primaire de Saint-Aignan-sur-Roë. 

Un constat partagé par Rozenn Lagrée, conseillère pédagogique en Mayenne Sud-Ouest : « C’est aussi un moyen de retisser et de renforcer les liens entre les parents et la scolarité de leurs enfants à travers le livre et la lecture. »

Au total, 10 143 livres ont été distribués dans 15 établissements – soit une cinquantaine de classes. Mais au-delà des chiffres, le projet répond à un enjeu fondamental : celui de l’égalité des chances. Car « lire, pour un enfant, peut être un tremplin vers l’avenir : c’est découvrir qu’il a une voix, qu’il peut s’émanciper, briser la transmission des inégalités, revendiquer le droit d’imaginer, de questionner, d’exister pleinement », conclut Auriane Rochois, responsable du projet « Ma première bibliothèque » chez BSF.

À la rentrée prochaine, ce projet se déploiera sur de nouveaux territoires afin de transmettre à davantage d’enfants le goût de lire pour grandir.

***

*Ce projet a été rendu possible grâce au soutien de l’académie de Nantes, de Notre école faisons-la ensemble, de l’Établissement public territorial Grand-Orly Seine Bièvre, du ministère chargé de la ville, du Fonds MAIF pour l’Éducation et de la Fondation Valentin Ribet.

Les livres distribués dans le cadre de « Ma première bibliothèque » proviennent des dons de particuliers et de professionnel·les collectés par BSF. Après avoir été soigneusement sélectionnés par notre équipe, ces ouvrages trouvent une nouvelle vie auprès des enfants les plus défavorisés.
 
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