Photo d'une enfant mettant en ligne les livres dans le catalogue BSF
Médias - 3 janvier 2018

Autistes Sans Frontières à Épône

C’est un jeudi comme un autre au centre de collecte de livres d’Epône pour l’association Tracer son avenir, antenne des Yvelines d’Autistes Sans Frontières et partenaire de BSF depuis plus de deux ans : quelques jeunes pastillent des livres, les rangent et en référencient certains dans le catalogue en ligne. Cette semaine, c’est au tour de Clara, Noé et Calvin !

AU COMMENCEMENT UN COLIS MAL DESSERVI

Tout commence par un colis mal desservi, destiné à Autistes Sans Frontières mais envoyé à Bibliothèques Sans Frontières. Eric Moulin, éducateur et accompagnateur, revient sur cette rencontre :

« C’était il y a plus de deux ans, nous venions d’arriver à Epône et je ne connaissais pas BSF. Quand j’ai vu tous ces livres au sein de l’entrepôt, j’ai très vite eu l’envie d’envisager un partenariat, pour que nos jeunes et nos adolescents puissent aider au rangement des livres. Nous les avons donc sollicités pour savoir si l’on pouvait mettre en place des ateliers professionnalisants, et comment. Aujourd’hui, nous sommes toujours là ! » explique Eric.

Pour rappel, l’autisme est un trouble du développement caractérisé par une altération des interactions sociales, de la communication et du comportement : repli sur soi, langage, gestes répétitifs, etc. Antenne d’Autistes Sans Frontières, l’association Tracer son avenir a pour objectif principal – comme son nom l’indique – de « tracer l’avenir des jeunes et de les accompagner vers une inclusion professionnelle. » Au quotidien, TSA compte 25 enfants, de 3 à 15 ans, dont une douzaine à temps-plein. Les autres effectuent deux ou trois demi-journées par semaine, car certains sont scolarisés.

« Avec eux, notre envie est de trouver des aptitudes. On ne sait pas du tout ce qu’ils feront plus tard. En tant que personnes avec autisme, les accompagner à trouver un travail est un objectif lointain. Les classes d’âge n’importent pas. Si à 25 ans, ils ont acquis suffisamment de compétences pour aller travailler, alors ils iront travailler. Pas avant. Nous cherchons leur autonomie la plus complète possible, nous les lâcherons donc quand nous observerons qu’ils sont bien prêts. »

Il fait très froid – peut-être 5 degrés – ce jeudi-là au sein de l’entrepôt. Dehors, la première neige est tombée pendant la matinée mais ne tient pas. Une bénévole habituée range les livres dans les rayons de la braderie. Pendant que Clara scanne les livres, Calvin et Noé les pastillent pour la braderie solidaire de Noël. Trois piles de livres ont été préparées à l’avance : une pastille jaune pour les livres à 50 centimes, rouge pour ceux à 1,50 et bleue pour ceux à 3 euros.

« Il n’y a pas de différenciation avec les bénévoles habituels : quand les enfants arrivent, ils font partie de l’équipe. Ils font du référencement – c’est-à-dire qu’ils mettent les livres dans le catalogue de BSF –, ils les scannent et collent les étiquettes. De plus en plus, ils gagnent en autonomie. Les chariots de livres sont préparés à l’avance, les ordinateurs et les fichiers sont ouverts : ils savent comment faire, ils n’ont plus qu’à s’installer. Aussi, les cryptos visuels utilisés par les accompagnants pour communiquer avec les enfants la semaine se retrouvent dans l’entrepôt, pour savoir où aller ranger les livres : documentaires, jeunesse et littérature. Les codes chiffrés et les lettres sont un peu trop complexes. » explique Corentin, responsable de la mission collecte.

« L’équipe de BSF s’est vraiment adaptée à nous. Depuis récemment, les enfants rangent aussi les livres par ordre alphabétique dans les rayons de la braderie. Certains se débrouillent bien maintenant. Il leur est toutefois très difficile de faire le tri des livres dans les paquets d’arrivage. » ajoute Eric.

UN CLIMAT DE CONFIANCE POUR PLUS D’AUTONOMIE

Selon Eric, les personnes avec autisme ne se lassent pas d’un travail répétitif. Au contraire, ils trouvent même dans l’habitude un certain plaisir, un climat de confiance.

« BSF est une belle chose qui nous est arrivé. Ici, ils se sentent chez eux. Dès le départ, ils ont été super bien accueillis par l’équipe. Ils ont aussi beaucoup progressé. Venir ici leur plait beaucoup, surtout Noé qui adore lire. »

Corentin poursuit : « Ce partenariat est intéressant pour eux, comme pour nous. Concernant le référencement par exemple, ils mettent en ligne la moitié de nos entrées dans le catalogue de BSF : sur 30 000 livres, 15 000 sont entrés par eux. C’est non-négligeable ! Avec les jeunes, on décline aussi de nouvelles activités, de les faire gagner en autonomie, de développer un cadre de travail : horaires, pauses, changements d’activité. On tente surtout de leur proposer un environnement professionnel. Les codes sociaux sont importants : ‘Ce que l’on a droit de dire, ou pas ? L’organisation du travail à faire ? La concentration ? Et surtout, on met des règles à Noé qui voudrait repartir avec douze cartons à chaque fois ! »

Noé justement. À 14 ans, il est déjà – nous le citons – un « très, très, très grand lecteur » !

« J’adore BSF car j’adore lire, je lis tout le temps. C’est l’un de mes endroits préférés car il y a beaucoup de livres. Dès que je viens, je repars toujours avec plus de dix livres. Surtout sur les animaux. Mais attention, seulement les vrais animaux ! Les histoires d’animaux peuvent être inventées mais il faut que ce soit proche du réel. Je n’aime pas les animaux qui n’existent pas, comme les dragons. Grâce à BSF, j’ai une bibliothèque énorme : j’ai 500 livres chez moi, j’ai tous les numéros du Club des cinq. Un jour, j’en aurai plus de mille, j’espère juste qu’il y aura de la place ! »

Photo de Noé qui pastille les livres pour la braderie de Noël d'Epône

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