MARSEILLE – Afin de revaloriser leur ville, leurs cultures et leurs religions, des adolescents ont réalisé pendant plusieurs mois une série de courts documentaires, “Entre Générations”, dans lesquels ils interrogent les aînés de leurs quartiers.
L’année dernière à Marseille, en partenariat avec l’ACELEM, nous avons initié un projet documentaire pour favoriser le dialogue intergénérationnel, croiser les regards et déconstruire les stéréotypes et préjugés entourant les quartiers sensibles de Marseille : “Entre Générations” ! Avec le photographe Jean-Pierre Vallorani, une cinquantaine de jeunes ont interrogé et filmé les aînés de leurs quartiers pour imaginer la France de demain.
« Ce qui nous a donné envie de participer à ce projet, c’est le fait de pouvoir filmer les gens, d’interviewer des personnes âgées qui ont vécu plus que nous, de pouvoir apprendre de nos aînés. Le thème de la jeunesse était une bonne occasion d’interagir avec eux, de connaître leurs histoires, leur vie, de comparer nos jeunesses. » raconte Nasma, l’une des adolescentes du projet.
« Les personnes âgées sont très pessimistes par rapport à notre génération. Ils disent que les choses deviennent pires, alors qu’à leur époque – déjà – il y avait de la délinquance. Ils sont aujourd’hui bloqués par le fait qu’il y ait de la violence, ils restent sur leurs positions et pensent que nous n’aurons pas d’avenir. Alors que chacun passe par cette phase de la jeunesse, fait des erreurs, mais ce sont ces erreurs qui nous rendent meilleurs. » ajoute Mélissa.
Produites sous la direction artistique du photographe, ces vidéos interrogent le sentiment d’appartenance à notre histoire commune, l’identité, notre place dans la société ainsi que le rapport à l’autre.
« Les notions d’identité et d’appartenance sont encore floues pour nous, car on est en train justement de créer notre identité. On ne se pose pas réellement la question de qui nous sommes, à quoi on appartient, parce qu’on n’a pas envie d’être mis dans une case, on n’a pas envie d’associer un type à des valeurs, des principes, chaque personne est différente. » conclut Mélissa.