Photo d'Abel Sollier, Directeur logistique de BSF
Médias - 18 octobre 2017

Abel Sollier : « BSF est une structure jeune qui permet l’innovation »

Après avoir passé près d’une année comme Responsable du département logistique et des services généraux de Bibliothèques Sans Frontières, Abel Sollier est devenu Directeur de la logistique au début de l’été. Retour avec lui sur son parcours professionnel et ses envies au sein de l’organisation.

Humanitaire et moustiquaires

« Sur le terrain, les activités mises en place par BSF pour les bénéficiaires relèvent d’un besoin primordial. Au-delà d’avoir ce dont ils ont besoin pour se nourrir et pour boire, il faut que ces populations puissent avoir un accès à la culture et à l’information, qu’elles n’ont pas aujourd’hui. Cela va peut-être leur ouvrir l’esprit, leur donner un nouveau point de vue sur des conflits ancestraux, entre des éleveurs et des agriculteurs par exemple. Je pense que la démocratisation de cet accès à la culture est le premier pas vers une égalité plus importante entre les peuples. »

Le secteur humanitaire, Abel a le pied dedans depuis 2002, où il a d’abord travaillé comme logisticien au sein d’Action Contre la Faim.

« Je suis un vieil humanitaire, engagé et impliqué. Ma première expérience en République Démocratique du Congo a duré un an. Basé à Mbandaka, j’ai passé la plupart de mon temps sur des bateaux, au milieu de la forêt de l’équateur : j’organisais des distributions pour subvenir aux besoins de deux bases, Boende et Mondombe, pour les pêcheurs et les agriculteurs. Cela pouvait être des hameçons, des filets ou bien des pirogues. Cette mission a été très riche et m’a permis de découvrir un milieu dans lequel je voulais continuer de travailler et d’évoluer. La logistique est un département support sans lequel rien ne pourrait fonctionner. C’est un domaine qui correspond bien à ma personnalité : je suis quelqu’un d’assez serviable, qui cherche à se mettre au service, qui est autonome et qui a un grand esprit d’initiative. »

Pendant douze ans chez ACF, il a exercé dans différents contextes en Asie, en Haïti et beaucoup en Afrique ; notamment en Afrique de l’Ouest, centrale, australe et au Zimbabwe. Avant de vouloir « voir autre chose » :

« Je suis alors entré chez Solidarités International en tant que chef de mission, en Afrique de l’Ouest, en Côte d’Ivoire. A la suite de celle-ci, j’ai aussi travaillé à l’UNICEF en tant que consultant, pour la mise en place d’une campagne nationale de distribution de moustiquaires en Côte d’Ivoire. En partenariat avec le gouvernement et les différents districts sanitaires, cela représentait environ 13 millions de moustiquaires et 600 containers. »


L'accès à la culture est le premier pas vers une égalité plus importante entre les peuples.
Abel Sollier

Du chantier d’Epône à la politique sécuritaire

A la suite de ces expériences à l’étranger, et de petites vacances, Abel est rentré en France dans l’objectif de réintégrer le siège d’une organisation.

« J’ai saisi l’opportunité de BSF. Ce qui m’a plu, c’est qu’il y avait tout à faire. Le département logistique n’existait pas, il fallait structurer, faire en sorte qu’il y ait un cadre. Petit à petit, nous avons centralisé les achats et les expéditions, récupéré les services généraux et fait en sorte que la sécurité soit davantage prise en considération. Tout cela fait sens et correspond aux normes organisationnelles que j’ai connues dans les précédentes structures, alors beaucoup plus grosses et organisées. »

Au quotidien, le travail d’Abel consiste à mettre les moyens à disposition des différents projets et autres départements de BSF pour que les opérations se déroulent comme prévu, et de répondre aux besoins dans les temps. Récemment, le département logistique a aussi récupéré la gestion de la base logistique d’Epône, notre centre de collecte de livres.

« La base logistique d’Epône fournit des moyens que d’autres organisations, comme ACF, n’ont pas. Aujourd’hui, BSF ne l’utilise que pour la mission de collecte. Notre but serait alors d’en faire une réelle plateforme dédiée aux opérations de BSF. De plus, des services civiques vont être recrutés à Epône. Les bénévoles sont l’essence même de la mission collecte, mais on ne peut plus leur demander le même travail qu’il y a dix ans. Du fait notamment du grand nombre de livres que nous recevons chaque année : l’entrepôt est devenu trop petit, nous allons même bientôt déménager ! »

Autre priorité pour Abel : la mise en place d’une politique sécuritaire !

« Certains de nos lieux d’intervention sont extrêmes et hostiles. Je dois m’assurer que nos équipes et collaborateurs en France et à l’étranger – Jordanie, Colombie ou ailleurs – soient sensibilisés à la sécurité et à la gestion de la sécurité sur le terrain, afin de minimiser leur vulnérabilité face aux risques. L’un de nos objectifs est de faire en sorte que ces outils sécurité soient dupliqués à l’ensemble de nos missions pour harmoniser les terrains de BSF. »

Selon lui, ce qui distingue BSF d’autres organisations est le côté innovant des activités mises en place en France et à l’étranger.

« Nous sommes une structure jeune qui permet l’innovation. Notre vraie plus-value dans le futur sera d’avoir des contenus spécifiques en fonction des populations que l’on a en face de nous. De par son statut quelque peu hybride, entre ONG et start-up, BSF correspond davantage au monde dans lequel on vit. J’ai le sentiment d’une recherche permanente de modèle qui permettrait la possibilité aux collaborateurs d’avoir l’envie de créer et d’entreprendre au sein même de l’organisation. »

Même s’il aimerait parfois « aller plus vite », Abel est bien conscient de l’importance de « structurer progressivement et de manière réfléchie ».

« Il ne faut pas foncer bille en tête et développer des activités sur tous les terrains si l’on n’a pas déjà de cadre qui nous permet de le supporter. Il faut maintenant maîtriser notre croissance, sans pour autant le brider. Si l’on arrive à faire cela, d’ici 5 ans BSF sera un acteur très important. »

Toujours « aussi motivé », il conclut sur les évolutions auxquelles il a participé et ses premières satisfactions.

« Le département logistique est beaucoup sollicité, il n’y a pas un projet qui se fait sans nous. Ce n’est jamais figé, il n’y a pas d’inertie. Je vois le chemin que l’on a parcouru, en seulement un an. J’ai l’impression de voir ACF dans les années 95, c’est très stimulant. Et l’on vit dans une autre époque, avec le digital beaucoup plus présent. Nous maitrisons aujourd’hui mieux nos coûts, nous planifions beaucoup mieux. La production n’est plus à flux tendue, nos stocks nous permettent d’être plus flexibles et plus réactifs. Depuis un an, j’ai le sentiment d’avoir fait progresser l’association, et je reçois beaucoup de reconnaissance. J’ai trouvé chez BSF des espaces d’échange intéressants. J’ai eu le sentiment d’avoir été écouté, c’est ma plus grande satisfaction. Je suis content de voir où nous allons, de voir toutes les perspectives, plus grandes encore, qui nous attendent. »

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