
Dans les régions de Kharkiv et de Donetsk, sur la ligne de front à l’est de l’Ukraine, la guerre a bouleversé la vie de milliers d’enfants, d’adolescent·es et de leurs familles. Écoles détruites, cours interrompus, quotidien rythmé par la peur : dans ce contexte de crise, l’accès à l’éducation est un défi majeur. Face à cette situation, Bibliothèques Sans Frontières déploie ses dispositifs éducatifs innovants pour permettre aux jeunes Ukrainien·nes de poursuivre leur apprentissage et de bénéficier d’un soutien psychosocial essentiel.
Depuis le début du conflit en 2014, puis avec l’intensification des combats en 2022, des milliers d’écoles ont été partiellement ou totalement détruites dans l’est du pays. Selon l’UNICEF, environ 40% des élèves ukrainiens suivent désormais leurs cours uniquement en ligne, ou dans un mélange de présentiel et de distanciel – accentuant les inégalités et fragilisant le parcours scolaire de nombreux enfants.
Dans ce contexte, avec l’aide du Centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, BSF et le Norwegian Refugee Council déploient quatre médiathèques Ideas Box et vingt bibliothèques numériques Ideas Cube dans plusieurs établissements, ainsi que dans des abris en sous-sol, donnant ainsi accès à des milliers de ressources pédagogiques hors ligne aux enseignant·es et à leurs élèves de 6 à 17 ans.
Ces outils, et les formations associées, constituent un soutien précieux pour les enseignant·es souvent isolé·es, afin de diversifier leurs cours, d’expérimenter de nouvelles méthodes et de mieux adapter leurs enseignements au contexte et aux niveaux variés de leurs élèves.
« L’Ideas Cube est devenu une véritable base de connaissances pour les enseignant·es : supports pédagogiques, vidéos, idées de cours et contenus interactifs. Son autonomie en fait un outil idéal dans les zones de première ligne ou isolées. » Anastasiia Ponomariova, coordinatrice du projet Brigade Éducative Mobile et partenaire de BSF.
« Des directeurs d’école nous ont dit qu’ils n’avaient jamais eu une telle variété de matériel créatif : des ressources inspirantes avec une infinité d’idées pour les professeur·es. » Maryna, cheffe de projet à la Fondation SpivDiia, qui pilote l’initiative dans la région de Kharkiv.
Animés par des ONG locales, des enseignant·es et des psychologues, les espaces Ideas Box de Kharkiv et de Kramatorsk sont aujourd’hui de véritables « safe spaces », où les enfants peuvent participer, selon leurs besoins, à des ateliers de rattrapage scolaire, d’apprentissage des langues, de jeux éducatifs ou d’activités créatives.
Pour les adolescent·es et jeunes adultes, les professeur·es et médiateur·ices organisent également des ateliers autour de la santé mentale, de la protection ou du développement des compétences de vie, afin de favoriser une réintégration sociale progressive.
« L’éducation offre aussi la socialisation, les amitiés et les émotions positives. Le format hors ligne dans les abris a permis aux enfants de retrouver des interactions et une vie de groupe. La guerre ne doit pas leur voler leur enfance. » Maryna.
Pour les familles et les villages de première ligne, ces dispositifs représentent bien plus qu’un simple soutien scolaire. Ils incarnent l’espoir et la solidarité dans des territoires parfois oubliés.
« Les outils de BSF ont un impact positif majeur : ils rétablissent le processus éducatif là où cela semblait impossible. Les enfants retrouvent le goût d’apprendre, comblent progressivement leurs lacunes et développent des compétences clés. Pour les communautés locales, c’est un signal d’espoir et de soutien. » Anastasiia.
« Je retiens surtout la joie des enfants. Malgré l’isolement de leurs petites écoles, ils découvrent de nouveaux outils qui les motivent et leur montrent qu’on pense à eux. » Maryna.
enseignant·es formé·es
par BSF et le NRC
bénéficiaires du projet
livres, jeux, fournitures scolaires et ressources numériques sélectionnés
Intervenir dans des contextes de guerre demande un engagement sans faille et une résilience constante pour nos équipes et partenaires :
« Nos actions ne vont pas sans défis : l’instabilité sécuritaire, l’incertitude permanente pour nos équipes et partenaires sur le terrain, le traumatisme et la détresse des enfants qui grandissent dans un environnement marqué par la peur, la perte de proches, mais aussi la pression immense sur les enseignant·es, qui doivent soutenir les élèves tout en gérant leurs propres difficultés. » raconte Camille Popkoff, représentante pays chez BSF à Kyiv.
Malgré ces obstacles et constatant l’impact positif de nos actions chaque jour sur le terrain, notre engagement et notre détermination restent intactes. En 2026, BSF ambitionne de poursuivre son accompagnement dans les écoles, de renforcer la formation des enseignant·es et d’assurer la pérennité des dispositifs déployés.
Aidez-nous à faire face à l’urgence et à préserver l’accès à l’éducation et l’accompagnement psycho-social des enfants et les communautés ukrainiennes pour ne pas hypothéquer leur avenir.