L’été dernier au Burundi, Bibliothèques Sans Frontières a installé un KoomBook et des tablettes numériques dans le quartier des mineures du centre de détention de Ngozi. Les enjeux de cette bibliothèque numérique et portative créée par l’association étant d’appuyer les activités éducatives du centre et de favoriser la réinsertion des jeunes filles. Quelques mois plus tard, comment se sont-elles appropriées le Koombook ? Quelques réponses avec les acteurs du projet.
« Des ponts entre la prison et le monde extérieur »
En juin dernier, quinze membres du personnel de Terre des Hommes, de la direction du centre et des assistants psychosociaux pénitentiaires ont été formés à l’utilisation du KoomBook, des aspects techniques de l’utilisation de celui-ci à la médiation culturelle. Financé par la Direction générale Coopération au développement et Aide humanitaire de Belgique, ce projet a pour objectifs de permettre au personnel de la prison d’aider les mineures à mieux se comporter au quotidien et préparer leur réinsertion.
« Créer des ponts entre la prison et le monde extérieur favorise la réinsertion. » expliquait alors l’un des participants lors de la formation KoomBook.
Aujourd’hui dans la prison de Ngozy, des activités psychosociales se sont mises en place grâce au KoomBook. Autour d’une table, des groupes de parole permettent aux mineures détenues de s’exprimer librement, de parler d’elles-mêmes, de leur histoire, d’échanger et se conseiller mutuellement. Cet exercice aide ces dernières à avoir le sens de l’écoute et tirer des leçons des trajectoires personnelles de leurs codétenues. Ces animations autour du KoomBook sont également l’occasion pour les assistants psychosociaux d’identifier les mineures en souffrance – dont certaines ont des problèmes psychiques aggravés – pour ainsi mieux les prendre en charge.
« Avant l’utilisation du KoomBook, on peinait à trouver un programme apte à réunir toutes les mineures et à les faire parler autour d’un même sujet. Il m’était difficile par exemple de trouver une bonne manière de leur apprendre la communication non violente et les règles de base de la vie collective. Désormais, le KoomBook est choisi comme médiateur… Les filles dialoguent autour des sujets vus dans le KoomBook, elles rient ensemble, discutent de leur passé. C’est amusant ! » explique Nadine Akimana, assistante sociale du centre de Ngozi.