Au Liban, Bibliothèques Sans Frontières et l’ONG locale Amel ont déployé au printemps trois Ideas Box à Haret-Hreik, au sud de Beyrouth, ainsi qu’à Kamid el-Loz et Khiam. Avec le soutien de l’Agence française de développement, les médiathèques en kit permettent de renforcer l’accès à l’éducation, l’autonomie et la cohésion sociale des populations hôtes et réfugiées, dans un contexte de crise sanitaire, économique et politique sans précédent.
Rencontre avec Agustin Galli, coordinateur des programmes de BSF au Moyen-Orient, et Aya G. Khoury, coordinatrice du projet Ideas Box au sein d’Amel.
Au Liban, plus de 1,2 million d’enfants ont été déscolarisés à cause de la crise sanitaire, selon l’ONG Save the Children. Privés d’école pendant plus d’un an, nombre d’entre eux n’y sont jamais retournés en raison du retard accumulé ou des difficultés économiques de leurs parents. Quant aux enfants libanais encore scolarisés, ils ont bénéficié d’un maximum de onze semaines d’enseignement sur l’année académique 2020-2021. Le taux d’échec scolaire et les risques de décrochage constituent une réelle menace pour leur avenir.
Au manque d’accès à l’éducation dû à la pandémie s’ajoute également une crise économique profonde qui creuse toujours plus les inégalités entre les habitants. Depuis l’explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020, qui a fait plus de 200 morts et ravagé des quartiers entiers, le pays ne s’est toujours pas relevé. En un an, la monnaie libanaise a vu sa valeur divisée par dix.
“En raison des pénuries de carburant, de nombreuses stations essence n’ont pas ouvert pendant plusieurs mois. Devant celles ouvertes, les files d’attente étaient interminables : il fallait parfois attendre jusqu’à cinq heures pour faire le plein. Quant à l’électricité, les gens en ont environ deux à trois heures par jour. Vous pouvez imaginer où est reléguée l’éducation… les besoins sont immenses !” Agustin Galli.
“La situation rend de plus en plus difficile l’accès à l’éducation de toutes les strates de la population. Avec la hausse du prix du carburant de 70% cet été, beaucoup de parents ne peuvent plus payer les déplacements scolaires de leurs enfants car le prix du trajet pour aller à l’école est devenu supérieur au prix de la scolarité. C’est l’un des facteurs majeurs qui explique la déscolarisation.” Aya G. Khoury.
Face à cette situation, BSF et Amel ont mis en œuvre un vaste projet pour renforcer la qualité et l’accès à l’éducation des jeunes libanais et contribuer à leur bien-être psychosocial. Pour ce faire, nous avons déployé trois Ideas Box dans trois centres gérés par Amel pour diversifier et renforcer la qualité et l’impact des activités éducatives menées par l’ONG à Kamid el-Loz, à Khiam et à Haret-Hreik au sud de Beyrouth.