Cohésion sociale - 22 juin 2020

Jordanie : “le jeu vidéo nous apprend l’esprit d’équipe et la solidarité”

Du 26 janvier au 1er février, nous avons organisé avec la Fondation UEFA pour l’enfance le premier tournoi eSport dans le camp de réfugiés syriens de Zaatari, en Jordanie : la Refugees Esport Cup ! Loin devant le cinéma, la musique et la littérature, le jeu vidéo est le bien culturel le plus populaire au monde. Partout, les réfugiés aussi devraient y avoir accès. Inauguré par notre parrain, Augustin Trapenard, ce tournoi a réuni pendant une semaine 146 joueurs et joueuses de 10 à 18 ans.

À vingt kilomètres de la frontière syrienne, le camp de Zaatari compte aujourd’hui 70 000 réfugiés – principalement originaires de la ville de Deraa – qui ont fui la guerre civile, dont près de 40 000 enfants et adolescents.

Le mois dernier, avec la UEFA Foundation for Children, nous y avons organisé le tout premier tournoi eSport. Celui-ci a réuni 146 joueurs de 10 à 18 ans, dont certains en situation de handicap, qui s’étaient entraînés depuis le mois de décembre. Un tournoi qui a bien évidemment inclus les jeunes filles, tout aussi entraînées, passionnées et motivées par la victoire.

Le jeu vidéo est un vecteur de cohésion sociale. Qu’ils collaborent ou s’affrontent, quelles que soient leurs histoires, les joueurs et joueuses peuvent se divertir et s’évader de leur quotidien. Il stimule l’imagination, les plonge dans d’autres univers, comme peut le faire un roman, un film ou une bande dessinée.

« Le plus difficile dans le camp, c’est de vivre dans le camp. Cet événement est un bon moyen de déconnecter de son quotidien. Cela nous aide à maintenir les liens entre nous. C’est aussi l’occasion de connaître de nouvelles personnes, de nouvelles choses. », Omar, 17 ans.

« Le jeu vidéo nous apprend l’esprit d’équipe et la solidarité. C’est important que les filles jouent aussi à ce type de jeux. », Majdolen, 14 ans.

« On avait l’habitude de regarder le championnat de football à la télévision. C’est génial de pouvoir y jouer maintenant, avec les mêmes techniques. ! », explique Mohamad, 18 ans.

« Jouer à la PlayStation avec ses potes, c’est une manière d’évacuer son énergie ! », Mohamad, jeune syrien de 15 ans.

Retransmis en direct sur grand écran, les matchs finaux ont rassemblé une centaine de jeunes et de parents dans le cinéma du camp. Parmi ces derniers, dans le public, le père de Sham et Arwa, deux jeunes participantes :

« Ce tournoi a permis à Arwa, sourde et muette, de rencontrer de nouvelles amies. Je la vois heureuse de faire partie d’une équipe. »

« La PlayStation leur permet d’évacuer le stress. Après avoir joué, ils sont beaucoup plus calmes à la maison. Nos enfants comprennent également davantage ce que veut dire ‘avoir un but’ dans la vie. Ce n’est pas seulement un jeu, il permet de développer la confiance en soi et le goût du défi », ajoute Ibtissam, la mère d’un joueur.

Après une semaine de compétition et 250 matchs joués, nos grands gagnants sont… Fahid et Mohamad, dans les catégories 10-14 ans et 15-18 ans ! Sham, quant à elle, a remporté la coupe féminine de ce premier tournoi. Un grand bravo à eux et à tous les participants de ce tournoi ! Merci également aux médiateurs qui les ont accompagnés chaque jour depuis deux mois pour qu’ils puissent s’entraîner.

Depuis 2007, Bibliothèques Sans Frontières agit sans relâche pour favoriser l’accès à l’information et à l’éducation auprès de celles et ceux qui en sont privés – des camps de réfugiés au Bangladesh aux territoires ruraux en France – et faire du droit à la culture un droit fondamental de l’être humain. En treize ans, l’association a touché plus de six millions de personnes dans cinquante pays.

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